Avec le retour des températures clémentes, il est courant d’apercevoir des amphibiens sur certaines portions de routes au crépuscule. Ces animaux sortent de leurs refuges hivernaux pour rejoindre leurs sites de reproduction (étangs, mares, fossés, sources…), parcourant parfois plusieurs kilomètres en quelques jours. Ce phénomène, appelé migration pré-nuptiale, les expose à de nombreux obstacles, notamment les axes routiers, où des milliers d'individus traversent parfois au même endroit. Malheureusement, sur les routes très fréquentées, ces traversées se soldent par des hécatombes : des centaines de grenouilles, crapauds, tritons ou salamandres peuvent être écrasés en une seule nuit.

Depuis 1998, la SHNA-OFAB et le Parc naturel régional du Morvan mènent un inventaire des écrasements d’amphibiens sur les routes. Grâce à cet effort, de nombreuses données ont été collectées et consignées dans la BBF (Base de données bourguignonne sur la faune sauvage). Fin 2024, la BBF comptait plus de 9000 observations d’amphibiens sur les routes réparties sur plus de 3000 sites.

Ces données permettent d’identifier les points noirs, c’est-à-dire les zones où le risque d’écrasement est le plus élevé, et d’agir en conséquence. En 2024, 8 actions de sauvetage routier sont menées, dont 5 dans le cadre du programme SOS Amphibiens, et 2 sont des déviations de routes. Mais certains sites restent non protégés, entraînant une mortalité élevée.

Par ailleurs, la connaissance des zones à enjeux reste incomplète. Le repérage des portions de routes accidentogènes et le suivi des passages sont essentiels pour mieux préserver ces espèces. Si vous observez un amphibien, qu’il soit mort ou vivant, n’hésitez pas à nous le signaler !