Cartes, phénologie, nombre de données, etc...
Taille : environ 9 cm
Le Triton palmé ressemble beaucoup au Triton ponctué, notamment les femelles. Les mâles s’en différencient par la présence d’un filament au bout de la queue en période nuptiale. Les femelles ont un corps uniformément jaunâtre ou brunâtre, les mâles ont le dos verdâtre à brunâtre tacheté de sombre et présentent, en fin d’hiver et au printemps, une palmure noire aux pattes arrières. La face ventrale de ce Triton est de teinte jaunâtre et le plus souvent dépourvue de ponctuations sombres (ou alors présentant des taches de petites taille).
Ubiquiste et peu exigent, ce petit Triton fréquente les eaux stagnantes et les milieux faiblement courants. Il vit dans les mares et étangs, bras morts ou anciennes gravières, prairie et zones inondées, mais on le verra plus facilement dans les ornières peu profondes d’un chemin ou dans les petites sources, lavoirs et abreuvoirs, ayant semble-t-il une préférence pour les zones peu profondes. En milieu terrestre, on rencontrera le Triton palmé dans les forêts de feuillus, dans les bocages, les zones humides et les prairies inondables, parfois dans les villages et les zones plus cultivées où il peut se maintenir localement. C’est l’une des dernières présente sur les sites en phase d’atterrissement et/ou de fermeture.
Des adultes arrivent sur les sites de reproduction dès fin janvier, ou février, les mouvements migratoires atteignent leur pic en avril et l’essentiel des adultes ont quitté les points d’eau en juin-juillet. Les femelles déposent leurs œufs brun clair, un à un et jusqu’à quelques centaines, sur les feuilles des plantes aquatiques qu’elles replient ensuite pour les protéger. Les larves peuvent être observées dès février et jusqu’en septembre, par dizaines voire centaines ou milliers sur un même site.
Les larves de Triton palmé se nourrissent de plancton, les adultes de toutes sortes d’Insectes (et notamment de leur larves, en phase aquatique), de vers, ainsi que d’œufs et de têtards de Grenouilles, de petits Mollusques et d’Araignées.
Les menaces qui pèsent sur le Triton palmé sont les mêmes que pour les autres espèces, même si son niveau d’exigence plus faible le rend moins sensible et les risques de disparition locale moindres à court et moyen termes : disparition et surpiétinement des points d’eau, fragmentation des habitats, pression des activités humaines, pollutions… Comme tous les Amphibiens, il est protégé par la loi française sur l’ensemble du territoire national.
Les larves sont la proie de divers insectes aquatiques et de poissons, les adultes sont principalement prédatés par des Mammifères et des oiseaux. La Couleuvre à collier s’en nourrit également.
Ce Triton se rencontre uniquement en Europe de l’Ouest. Il est largement répandu en Bourgogne où il est commun et davantage abondant dans les régions naturelles peu dégradées par les activités humaines et riches en milieux aquatiques : la Puisaye, le Morvan, le Gâtinais, l’Auxois, la Terre Plaine, le Bazois, la Bresse et le Val de Saône notamment.
Conservatoire des sites naturels bourguignons, 2002, Guide des espèces protégées en Bourgogne, Ouvrage : 176p.