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Taille : 6-8 cm
La Grenouille agile est connue pour ses bonds remarquables. Ses grandes pattes, qui sont l’un des critères qui la distingue de la Grenouille rousse (avec laquelle elle est souvent confondue), y sont pour quelque chose ! Tenue en main et contrairement à cette dernière, l’articulation tibia-tarse dépasse nettement son museau pointu. Le dos est brun parfois rougeâtre, le ventre blanc crème. Les tympans sont bien visibles, rapprochés des yeux et quasiment aussi grands qu’eux, la pupille est horizontale. Les mâles ne possèdent pas de sacs vocaux, les têtards sont jaunâtres tachetés de brun.
La Grenouille agile fréquente principalement les bocages et les prairies humides, mais il n’est pas rare de la croiser dans les forêts de feuillus et les secteurs urbanisés comme dans les jardins des villages. Pour la ponte, elle choisit des milieux stagnants bien végétalisés et stables, le plus souvent d’une surface supérieure à 20 m², mais des fossés, gravières et ornières peuvent convenir s’ils sont assez profonds. Elle se reproduit souvent dans les mêmes milieux que la Rainette verte et le Triton crêté, principalement dans les mares abreuvoir en prairie, les mares de village, les bras morts. Les réseaux de mares lui sont ainsi très favorables, davantage en plaines que dans les zones de relief.
La Grenouille agile est une espèce précoce, avec les premières observations d’adultes dans ou près des points d’eau dès fin janvier, avec un pic fin février – début mars correspondant à la migration prénuptiale. Les pontes, d’environ mille œufs, sont signalées quasiment en même temps que les chants, de février à avril. Les pontes de la Grenouille agile sont isolées et attachées pour la plupart en profondeur à la végétation aquatique ou à des branchages, contrairement à celles de la Grenouille rousse rassemblées et remontant à la surface après quelques jours pour former de vastes « nappes ». Attention cependant aux déterminations lorsque seulement une ou deux pontes sont présentes dans le milieu, il pourrait alors s’agir de l’œuvre de quelques Grenouilles rousses isolées ! Les larves sont visibles jusqu’en juillet, les métamorphoses interviennent en Bourgogne entre mai et juillet.
Les adultes se nourrissent principalement d’invertébrés (Insectes, larves, Araignées, petits Mollusques), parfois de petits vertébrés.
Cette espèce est un bon indicateur de la qualité du milieu, elle disparaît avec le comblement des mares, lors d’une accumulation de matière organique, d’une pollution ou d’une surfréquentation par le bétail, les canards, le Ragondin et les poissons. La fragmentation des habitats et la disparition constatée de ses milieux de prédilection laissent présager une tendance négative quant à l’évolution des populations. La Grenouille agile figure sur la liste des espèces d’Amphibiens protégées en France, elle est aussi déterminante ZNIEFF en Bourgogne et « d'intérêt communautaire » à l'échelle européenne (inscrite à l’annexe IV de la Directive Habitats-Faune-Flore).
La Grenouille agile est la proie de divers carnivores, Mammifères et rapaces nocturnes (Grand-Duc d’Europe, Chouette Hulotte). Elle peut aussi servir de proie à la Couleuvre à collier par exemple, notamment quand elle rejoint ses milieux aquatiques.
Largement répartie en Europe, la Grenouille agile occupe la majeure partie du territoire français. C’est une espèce assez commune en Bourgogne, assez bien représentée dans les quatre départements mais davantage détectée dans l’Yonne. Les populations sont importantes dans le bocage péri-morvandiau, en Puisaye ou en Bresse.
Conservatoire des sites naturels bourguignons, 2002, Guide des espèces protégées en Bourgogne, Ouvrage : 176p.
GENIER P. & CHEYLAN M., 2012, Les Amphibiens et les Reptiles du Languedoc-Roussillon et régions limitrophes. Atlas biogéographique., Ouvrage, Biotope, Mèze ; Muséum national d’Histoire naturelle, Paris (collection Inventaires et biodiversité) : 448p.