Victimes médiatisées du déclin de la biodiversité, les pollinisateurs ne se limitent pas à l’abeille domestique (Apis mellifera). C’est un groupe fonctionnel vaste et diversifié, essentiel au bon équilibre des écosystèmes. Ce sont en effet les principaux vecteurs de la pollinisation, et donc de la reproduction d’un grand nombre de végétaux. La pollinisation par les insectes concerne environ 90% des espèces de plantes à fleurs dans le monde.
L’intérêt croissant pour cette biodiversité s’illustre notamment par un plan national d’actions :
« France, terre de pollinisateurs ».
Plusieurs insectes participent à la pollinisation, de manière plus ou moins sélective ou efficace. On trouve notamment les Hyménoptères (abeilles, guêpes, …), les Lépidoptères (papillons de jour et de nuit), les Diptères (Syrphidae, Empididae, …) et même certains Coléoptères (cétoines, longicornes, …).
La connaissance sur ces groupes reste très disparate et toutes vos contributions à E-observations nous permettent de combler ce vide et de mieux connaître, donc protéger, les pollinisateurs.
Les syrphes représentent la famille des Syrphidae au sein de l’ordre des Diptères. Parmi ces «mouches», beaucoup sont connues pour leur mimétisme avec des abeilles, bourdons ou guêpes. Plusieurs espèces sont aussi qualifiées d’auxiliaire de culture, leurs larves pouvant notamment se nourrir de pucerons. Mais c’est une famille vaste et complexe composée de plus de 500 espèces en France. Cette forte diversité d’espèces se traduit aussi par une forte diversité dans l’écologie et ces insectes sont utilisés en tant que bioindicateurs des écosystèmes (notamment via la méthode « Syrph-the-net »).
En Bourgogne-Franche-Comté, 373 espèces ont été inventoriées dans le catalogue régional que vous pouvez retrouver dans la revue scientifique Bourgogne-Franche-Comté Nature n°35. Mais la connaissance reste à améliorer sur notre territoire, comme l’illustre cette carte.
L’abeille la plus connue est « Apis mellifera », ou en français l’abeille domestique, qui comme son nom l’indique ne peut pas être vraiment considérée comme une abeille «sauvage». Le terme abeille regroupe bien plus d’espèces et l’on considère ici les abeilles comme les groupes des Anthophila composé de 7 familles : les Apidae, les Andrenidae, les Colletidae, les Halictidae, les Megachilidae, les Melittidae et les Stenotritidae. Il existe en France plus de 1 000 espèces d’abeilles, 275 étaient dénombrées en Franche-Comté en 2020 dans un article de la revue Osmia.
En Bourgogne, la connaissance est encore trop fragmentaire sur ce groupe pour avancer un chiffre mais cela progresse. Nous avons notamment pu participer au côté de l’Observatoire des abeilles à l’enquête sur Megachile sculpturalis, l’abeille résineuse géante.
Parmi les « abeilles », les Bourdons et les Xylocopes sont de grosses espèces relativement bien connues. La connaissance nationale sur ces pollinisateurs progresse fortement ces dernières années et une dynamique s’installe aussi en Bourgogne-Franche-Comté avec l’OPIE-FC et le CBNFC-ORI.
Plus complexe qu’il n’y paraît, il existe 48 espèces de Bourdons en France, dont 35 sont actuellement citées dans notre région. Certains ont des robes « typiques » permettant de les déterminer sur photographie, mais cela se complique pour la majorité: plusieurs espèces pouvant avoir une robe similaire. Du coté des Xylocopes, 3 espèces, dont la plus petite et la plus rare Xylocopa iris n’est pas encore mentionnée du côté bourguignon.
Les papillons (lépidoptères) dit « de jour » sont les insectes les plus étudiés en France, ce qui permet de connaître relativement bien leur rareté et leur déclin. Un atlas a été publié pour notre région en 2013 que vous pouvez retrouver sur le site de Bourgogne-Franche-Comté Nature.
Il existe aussi une liste rouge et une liste des espèces déterminantes ZNIEFF.
La prise en compte de ces espèces passe par un plan national d’actions, décliné en région avec le CBNFC-ORI et l’OPIE FC par un plan régional d’action 2021-2030.
Vous pouvez participer à actualiser la connaissance de ce groupe en partageant vos données tout au long de l’année sur E-observations ou plus précisément via notre enquête sur les premiers papillons.
Parmi les Lépidoptères, les papillons dits « de nuit » représentent la plus grande diversité avec plus de 1 400 espèces actuellement connues en Bourgogne. Quelques-unes sont protégées, d’autres sont en déclin. Certaines espèces comme le Moro-sphinx contribuent à la pollinisation. De part l’importance des populations notamment de chenilles, les papillons de nuit constituent un élément essentiel dans les écosystèmes.
Une partie de ces papillons sont actifs de nuit comme de jour. Pour les différencier des papillons de jour, il faut entre autres regarder l’allure de leurs antennes. Vous trouverez plus d’informations dans notre aide à la détermination.
Une première liste des espèces déterminantes ZNIEFF pour la Bourgogne (lien à insérer) avait d’ailleurs été élaborée.