Classification

  • ClasseSauropsida
  • OrdreSquamata
  • FamilleViperidae
  • GenreVipera
  • Espèceaspis
  • Nom scientifiqueVipera aspis
Données de l'espèce

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Morphologie

Taille : jusqu’à 85 cm

La Vipère aspic est un serpent vif et trapu, à la pupille fendue verticalement et au museau retroussé. Elle ne dépasse qu’exceptionnellement 90 centimètres. Les multiples petites écailles sur le dessus de la tête la distinguent également des couleuvres. Les individus roux, gris ou bruns appartiennent à la même espèce.

Habitat

La Vipère aspic est une espèce thermophile qui recherche des zones bien exposées, rocailleuses et des associations de sol dénudé, de végétation rase, basse et buissonnante. Ces milieux peuvent être artificiels ou naturels. Les terrains accidentés sont appréciés, de même que les sols sableux. Pelouses sèches, zones de fourrés et landes, milieux rocheux (éboulis, pierriers, falaises, affleurements et dalles), ainsi que les villages (parfois les abords de villes), jardins, bords de haies, de chemins, de routes et talus (souvent pierreux), sont ses milieux de prédilection. Elle est aussi couramment trouvée le long des voies ferrées, dans les vergers, des abords de vignobles, des anciennes carrières. Les forêts claires de feuillus sont très appréciées, et plus particulièrement les lisières et clairières. Elles permettent à l’espèce de trouver des zones mi-ombragées pour adapter au mieux son exposition au soleil en cas de fortes températures. On la rencontre souvent dissimulée sous des pierres plates ou des morceaux de bois.

Reproduction

Dès le mois de mars (parfois avant), si les conditions sont clémentes, le serpent se remet en activité. La principale consiste alors à emmagasiner de l’énergie en s’exposant au soleil de longues heures durant. Courant avril, les accouplements ont lieu. La Vipère aspic est une espèce vivipare, elle ne pond pas d’œufs ! Les naissances (de 2 à 22 vipéreaux) interviennent au cours de l’été, plus particulièrement entre août et septembre.

Régime alimentaire

Le régime alimentaire de la Vipère aspic se compose essentiellement de micromammifères (mulots, campagnols, musaraigne, taupe…), mais elle peut également se nourrir parfois de lézards, de petits oiseaux, encore plus rarement des amphibiens.

Relation avec l’homme

Aujourd’hui encore elle inspire la crainte, entretenue par de nombreuses rumeurs ou légendes (généralement totalement infondées), rejoignant ainsi les chauves-souris, ou encore les araignées, en tête du classement des animaux les plus mal-aimés ! Pourtant, même si sa morsure peut présenter un réel danger pour l’homme, les complications restent rares et les cas annuels de mortalité sont anecdotiques en France (en moyenne un par an). Aussi, depuis des siècles, l’homme a toujours été le principal prédateur, ou destructeur, de vipères. La chasse à la vipère, devenue une activité extrêmement importante au cours du XIXe siècle, a entraîné la destruction de dizaines de milliers de serpents par département. Kaufmann (1893) indique un chiffre de 500 000 en Franche-Comté entre 1864 et 1890, et Collin de Plancy (1877) précise que 12 344 vipères au moins ont été tuées en Côte-d’Or, entre 1857 et 1859 ! Certains chasseurs en tuaient plus de 1 000 par an et les primes étaient plus importantes pour les femelles pleines. Cette hécatombe a pris fin en 1979, avec l’apparition de mesures de protection partielle. Malgré cela, les vipères, comme la plupart des autres serpents qui y sont fréquemment assimilés, sont toujours victimes de destructions. Associées à une dégradation et à la fermeture de nombre de ses habitats (abandon des pratiques d’élevage et l’embroussaillement des pelouses, colmatage des joints des vieux murs, artificialisation des milieux, mises en culture…), la Vipère aspic pourrait être l’une des espèces qui a le plus régressé en Bourgogne au cours du siècle dernier. Pour autant, c’est un animal paisible et peu agressif. Même si cette vipère s’expose beaucoup, elle reste généralement discrète et invisible, notamment du fait que, le plus souvent, elle ne fuit pas quand on l’approche : on peut ainsi la côtoyer sans même s’en apercevoir ! La Vipère aspic est protégée en France et déterminante ZNIEFF en Bourgogne.

Réseau trophique

La Vipère aspic est victime des chats domestiques, de rapaces (Circaète Jean-le-Blanc, Buse variable, Faucon crécerelle, Grand-Duc d’Europe…), de la Couleuvre verte et jaune et de la Coronelle lisse, de mammifères comme les mustélidés (fouine, putois, blaireau…) ou encore d’autres carnivores sauvages.

Répartition géographique

La Vipère aspic trouve ses habitats de prédilection dans la côte et l’arrière-côte dijonnaises, la montagne dijonnaise, la Côte chalonnaise, les coteaux des vallées de l’Yonne, de la Cure, du Serein et de l’Armançon ou dans quelques secteurs de l’Auxois. Elle est présente plus ponctuellement dans le Morvan, sur les affleurements rocheux et dans certains villages et sur les pentes bien exposées d’autres régions naturelles vallonnées (contreforts du Plateau d’Antully, charollais-Brionnais…). Ailleurs, dans les secteurs les plus plats, boisés, cultivés, artificialisés, et les grandes dépressions argileuses, elle est signalée plus sporadiquement. C’est le cas particulièrement dans la plaine de Saône et le val de Saône. Dans cette dernière région, les fortes inondations sont un frein à l’établissement de cette vipère. Les stations sont également peu nombreuses dans le Châtillonnais et le Barséquannais où les conditions climatiques rudes et les vastes ensembles forestiers et cultivés limitent certainement les populations, d’autant que l’on se trouve là près de la limite nord de son aire en France. Globalement, l’espèce est désormais peu observée et considérée comme peu commune.

Photothèque Vipère aspic
Vipère aspic
Vipère aspic (Vipera aspis)
Vipère aspic (Vipera aspis)
Vipère aspic
Vipère aspic
Bibliographie Vipère aspic