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Envergure : 27-32 mm
Le dessus, brun sombre, porte une petite tache fauve à l’angle anal des ailes postérieures. Le revers gris brunâtre est traversé par une ligne caténaire postdiscale blanche très marquée, plus ou moins large suivant les individus. La rangée de taches submarginales fauve orangé est très apparente, mais surtout l’angle anal est marqué par une grande tache d’un bleu clair irisé, caractéristique de l’espèce aussi bien chez le mâle que chez la femelle. En vol, la Thécla des Nerpruns ressemble à beaucoup d’autres Théclas. Au repos, ailes fermées, Satyrium spini est identifi able immédiatement grâce à la tache bleu clair du revers des postérieures.
La Thécla des Nerpruns est facilement observable. Xérophile et orophile, elle fréquente des pelouses calcaricoles thermophiles, en général pourvues d’une végétation lacunaire, mais parsemées d’îlots arbustifs, présentant des affl eurements rocheux ou des éboulis, ou se situant à proximité d’anciens murgers envahis par les buissons.
Cette espèce univoltine (à une génération) parait de la mi-juin à la fin juillet. Les femelles pondent sur divers Nerpruns, dont le Nerprun purgatif (Rhamnus cathartica), et non sur le Prunnelier (Prunus spinosa) ou sur les Crataegus, comme le suggéraient les anciens noms de « Thécla du Prunellier » et de « Thécla de l’Aubépine » indûment attribués à cette espèce par les auteurs du XIXe siècle.
Le papillon butine les fleurs de l’Origan, des Serpolets, des Inules, des Ronces et de l’Orpin blanc ; la chenille consomme les nerpruns.
En altitude, la Thécla des Nerpruns ne semble pas être l’objet de menaces actives, car les pentes chaudes et rocailleuses qui abritent l’espèce sont fréquentes. Ce n’est pas le cas en plaine, où cette Thécla pâtit de l’arrachage des haies et de la rectifi cation des lisières des prairies maigres.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Cette espèce méditerranéo-asiatique a disparue de plusieurs départements du nord et de l’ouest de la France, elle est encore abondante dans certaines localités du Sud, surtout en altitude. En Bourgogne où elle est rare et en régression, le principal noyau se situe autour de Dijon, sur les secteurs les plus chauds et secs du plateau de Côte-d’Or, la Côte et la Montagne. Quelques stations isolées sont disséminées dans l’Yonne, en zone de calcaire jurassique. En Franche-Comté, l’espèce n’est présente en Haute-Saône que sur les plateaux calcaires vésuliens du Bajocien et du Bathonien, et sur les marnes du Trias à l’ouest de Lure, toujours en versants sud. En revanche, elle est plus fréquente dans l’arc jurassien, en particulier dans le sud du massif où elle atteint 1 220 m d’altitude (Jura : Les Bouchoux).
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
LAFRANCHIS T., 2000, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Ouvrage, Coll. Parthénope, Biotope édit., Mèze (France) : 448p.
LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.