Morphologie

Envergure : 35-45 mm

L’imago de la Piéride du Navet est d’aspect très variable. La face supérieure, blanche, porte une tache apicale foncée, irrégulière, irradiant en direction de la base le long des nervures. Chez les individus de la première génération, le revers des ailes postérieures, toujours caractéristique, présente une nervation chargée de gris verdâtre sur un fond plus ou moins jaunâtre. Ceux des générations suivantes peuvent présenter, surtout sur les sites chauds, un effacement de l’ornementation de ces nervures caractéristiques, devenue diffuse et repérable seulement à la base des ailes. Il convient alors d’observer attentivement le papillon pour éviter la confusion avec P. rapae ou P. bryoniae. Par ailleurs, la coupe des ailes de P. napi est plus arrondie que celle de P. rapae, dont l’apex est caractéristique. Ce dernier, qui fréquente à peu près les mêmes milieux, est toutefois moins présent dans les biotopes d’ambiance forestière, et il observe un vol plus vigoureux et plus irrégulier, surtout en fuite. Quant à P. bryoniae, il habite la montagne jurassienne au-delà de 1 000 m et se reconnaît à la teinte jaune des femelles nettement plus prononcée que chez P. napi ; les mâles de ces deux Piérides, en revanche, sont quasiment indiscernables, surtout en première génération.

Habitat

Traditionnellement plus fréquente le long des lisières et des haies, dans les clairières, les zones rudérales et jardinées, la Piéride du Navet compte au nombre des « banalités ». Elle habite généralement des milieux moins secs que Pieris rapae. La femelle dépose ses oeufs isolément, bien à l’abri sous les feuilles. La chenille consomme les feuilles et les bourgeons floraux d’un grand nombre de Brassicacées. Son développement dure environ un mois et c’est à l’état nymphal que l’espèce hiverne.

Reproduction

La Piéride du Navet est une espèce plurivoltine paraissant en trois générations (en plaine) et se montrant dès les premiers soleils printaniers (avant Pieris rapae) et jusqu’en arrièresaison.

Régime alimentaire

Les adultes se nourrissent principalement du nectar des fleurs, les chenilles dévorent les plantes hôtes.

Relation avec l’homme

Cette espèce ne semble pour l’heure soumise à aucune menace majeure.

Réseau trophique

Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.

Répartition géographique

La Piéride du Navet est une espèce holarctique commune en Côte d'Or, et assez commune sur l’ensemble du territoire. Dans nos régions, elle est très bien représentée partout, montrant une légère préférence hygrophile. Son absence théorique dans les zones d’altitude du massif jurassien, où sa niche écologique est occupée par Pieris bryoniae, ne relève pas d’un processus d’exclusion absolu ; on peut encore en effet la rencontrer jusque vers 1 300 m d’altitude.