Cartes, phénologie, nombre de données, etc...
Envergure : 50-65 mm
Chez la Piéride du Chou, le dessus des ailes est d’un blanc très franc, ourlé d’une tache apicale noire concave, bien marquée. Aux antérieures, le mâle est dépourvu de tache noire, alors que la femelle en affiche deux grosses. Le dessous des ailes postérieures est saupoudré de grisâtre chez les sujets de la première génération, dont la taille est par ailleurs légèrement inférieure à celle des individus des générations ultérieures, plus prolifi ques. La taille supérieure à celle des autres Piérides et la découpe anguleuse de l’apex écartent tout risque de confusion lorsque le papillon est posé. Au vol, le blanc paraît éclatant (forte réflexion aux rayons ultra-violets), bien davantage que celui d’Aporia crataegi et des autres Pieris. De loin, il existe toutefois un léger risque de confusion avec des grands Piéride de la Rave estivaux ou avec la femelle du Citron (Gonepteryx rhamni).
La Piéride du Chou est une espèce rudérale, mésophile, dont la chenille, très caractéristique, profite amplement des Brassicacées et des Capucines des jardins, consommant les parties les plus tendres des feuilles et délaissant les nervures. La première génération est souvent faiblement représentée, mais les flux migratoires printaniers permettent souvent une explosion estivale, qui se prolonge en émergences successives liées aux cycles larvaires accélérés. Il est bien connu que les populations sont régulées par l’intense parasitisme larvaire et diverses viroses. Les adultes se déplacent souvent en lisière et butinent activement ; ils fréquentent les jardins, les pâtures extensives, les milieux ouverts. Erratiques et bons volateurs, les adultes se répandent même dans des milieux où les plantes-hôtes semblent faire défaut ; ils préfèrent cependant les jardins, les friches, les haies et les champs cultivés ou en jachère. Les chenilles vivent en société et les chrysalides sont souvent fixées à un mur ou un rocher.
Les œufs, lagéniformes, sont déposés en groupes sous les feuilles. Les adultes de cette espèce en principe trivoltine se montrent de mai à octobre. En cas d’hiver rigoureux, la première génération est quasiment absente ; mais ensuite, les populations sont enrichies par les flux migratoires.
Les adultes se nourrissent principalement du nectar des fleurs, les chenilles dévorent les plantes hôtes.
Cette Piéride ne semble pas menacée, elle semble même favorisée par les cultures des jardins. Les populations seraient probablement plus importantes en l’absence de l’utilisation répétée de produits phytosanitaires sur les cultures de choux et de navets, où ses chenilles concurrencent les intérêts économiques. Le fait qu’elle puisse pondre sur nombre de Crucifères sauvages permet toutefois le maintien de populations vigoureuses.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
La Piéride du Chou est une espèce bien répandue, c’est une espèce eurasiatique présente partout en France et commune en Côte-d'Or. Elle est largement dispersée dans les deux régions, sans y être abondante, sa fréquence oscillant directement en lien avec l’intensité des flux migratoires.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
LAFRANCHIS T., 2000, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Ouvrage, Coll. Parthénope, Biotope édit., Mèze (France) : 448p.
LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.