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Envergure : 27-35 mm
La Petite Violette est une espèce d’assez petite taille, au vol rapide et capricieux, évoluant toujours au ras du sol. Le dessus est fauve orangé, orné de dessins noirs très marqués qui rendent le papillon assez sombre au vol. L’envers de l’aile postérieure est caractéristique, d’un brun violacé marqué de taches discales nacrées. Des confusions sont possibles sur le terrain avec Boloria selene, B. euphrosyne, B. titania ou B. aquilonaris, mais la taille et le revers sont suffisamment caractéristiques pour que le doute soit rapidement écarté. Il n’existe par ailleurs que peu de stations communes avec B. titania.
La Petite Violette est mésophile, préférant les milieux frais. Son affection pour les secteurs ouverts et semi-ouverts lui offre des possibilités d’installation dans de nombreux milieux. Les coupes de régénération, l’élagage permanent des allées forestières et des routes départementales, favorisent beaucoup la colonisation des Violettes (V. reichenbachiana, V. hirta, V. riviniana, V. odorata), qui sont ses plantes-hôtes. Elle affectionne aussi les talus et les chemins décapés des pelouses proches des ourlets forestiers. Les adultes volent de mars à octobre.
Les femelles ne pondent pas uniquement sur la plante nourricière : il est fréquent de trouver des œufs sur d’autres supports, tels qu’herbes sèches, branches basses de buissons, voire plantes appartenant à d’autres familles botaniques que les Violacées. C’est la chenille qui hiverne au troisième ou quatrième stade larvaire. Cette espèce plurivoltine donne trois générations qui se succèdent les années favorables.
Les adultes sont très floricoles et visitent de nombreuses plantes nectarifères au fil des générations (Potentille printanière, Origan, Serpolets…). Les chenilles dévorent les plantes hôtes.
La Petite Violette n’est pas menacée actuellement, bien que les effectifs soient en baisse. L’ouverture de certains milieux (bords de chemins et pelouses sèches) favorise le développement de l’espèce. Contrairement à d’autres papillons plus strictement liés aux lisières riches en violettes pour l’accomplissement de leur cycle larvaire (Argynnis adippe, A. aglaja…), la Petite Violette s’accommode d’une gamme de milieux plus large, ce qui explique pour partie un statut de conservation plus favorable. L’entretien raisonné des abords de routes forestières, le maintien de clairières, de lisières étagées, de zones pâturées en secteurs bocagers ou encore de prés-bois pâturés, sont autant de mesures favorables qui contribuent à l’extension des violettes et à la préservation du papillon.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
C’est une espèce eurosibérienne présente quasiment partout en France. La Petite Violette est bien représentée sur toutes les côtes et les plateaux de Bourgogne et Franche-Coméé, délaissant toutefois les secteurs agricoles et restant rare dans les stations d’altitude (atteignant 1 100 m à Lamoura ou aux Molunes). Ce papillon est très présent en Côte-d'Or, hormis dans la plaine de Saône.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
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