Cartes, phénologie, nombre de données, etc...
Taille : 3,5-4,5 cm
Le Pélodyte ponctué complète le trio des très petits crapauds de la région (moins de 5 centimètres) avec le Sonneur à ventre jaune et l’Alyte accoucheur. Son corps est orné de petites taches vertes parsemées qui lui valent le sobriquet de « grenouille persillée ». Le ventre est blanc crème immaculé, les membres postérieurs sont très allongés et dotés d’une palmure réduite à une simple frange.
Le Pélodyte ponctué habite les plaines et vallées, mais se permet également quelques excursions sur les plateaux, parfois à plusieurs kilomètres de ses principaux sites de ponte. C’est une espèce essentiellement nocturne aux mœurs remarquables : un chant typique et rigolo, comme si deux boules de pétanques s’entrechoquaient, une attirance pour les grottes et autres milieux rocheux au sein des coteaux bien exposés, des bains printaniers dans des prairies inondées qui n’ont rien d’humides le reste de l’année. La plupart du temps, il ne s’éloigne guère des zones humides lentiques à stagnantes et des milieux neufs et temporaires généralement bien ensoleillés tels que les prairies inondables, les mares temporaires, les sous-bois clairs humides, les bordures de cultures, les carrières en eaux, ornières et fossés. Le Pélodyte cohabite parfois avec le Crapaud calamite au mode de vie assez proche.
Les observations de Pélodyte ponctué s’effectuent principalement lors de la période de reproduction, au printemps généralement en mars-avril, période la plus propice en raison des inondations. Les mâles chateurs peuvent alors rester actifs lors des baisses temporaires de températures et de légères gelées nocturnes. Les femelles pondent souvent dans des flaques et autres points d’eau temporaires entre mars et mai. Les œufs (plus de mille) sont regroupés en grappes accrochées à des tiges de végétaux aquatiques et à des petites branches mortes, l’éclosion débute dès avril-mai.
Le menu du Pélodyte adulte se compose principalement de petits Arthropodes (insectes et Arachnides), de vers et de limaces.
Le retournement des prairies, l’intensification des cultures, la régression des zones humides, le comblement ou la transformation des mares et carrières, l’endiguement et la canalisation des cours d’eau qui limitent des phénomènes de crues naturelles sont autant d’actions défavorables à l’espèce. Discret, le Pélodyte ponctué est considéré comme extrêmement rare en Bourgogne, il est peu observé. Inscrit sur la liste des espèces d’Amphibiens protégées sur l’ensemble du territoire français, il est également une espèce déterminante ZNIEFF dans la région, et classée vulnérable sur la Liste Rouge régionale.
Le Pélodyte ponctué est notamment prédaté par les rapaces nocturnes (Grand-Duc d’Europe, Effraie des clochers), des serpents ou mammifères carnivores, les poissons et les écrevisses se délectent des têtards.
La France héberge plus de 50% de l’aire mondiale de cette espèce subméditerranéenne atlantique qui s’y rencontre surtout dans le Sud et l’Est, et particulièrement sur les littoraux. En Bourgogne, Le Pélodyte ponctué est présent dans les quatre départements mais il n’est connu en Saône-et-Loire que depuis 2009. Les populations les plus importantes identifiées à l’heure actuelle dans la région sont localisées dans les vallées de l’Yonne, entre le Corbigeois (Nièvre) et le Sud Auxerrois (Yonne), de la Cure, dans sa zone aval et du Serein, où il occupe principalement les prairies inondables et quelques points d’eau annexes. En Côte-d’Or, où il reste encore mal connu, il fréquente les vallées du Serein et de l’Armançon, ainsi que le pays des Tille et Vingeanne. La discrétion de l’espèce, ses mœurs nocturnes, ses périodes d’observations restreintes et variables font qu’elle reste sans doute à découvrir dans d’assez nombreux secteurs de la région.
Conservatoire des sites naturels bourguignons, 2002, Guide des espèces protégées en Bourgogne, Ouvrage : 176p.
GENIER P. & CHEYLAN M., 2012, Les Amphibiens et les Reptiles du Languedoc-Roussillon et régions limitrophes. Atlas biogéographique., Ouvrage, Biotope, Mèze ; Muséum national d’Histoire naturelle, Paris (collection Inventaires et biodiversité) : 448p.