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Envergure : 33-40 mm
La Mélitée du Plantain est une espèce de taille moyenne, dont la femelle est un peu plus grande, avec les ailes légèrement plus arrondies. Certains exemplaires sont parfois un peu plus sombres (comparables à ceux de l’écotype montagnard). On peut distinguer cette espèce de Melitaea phoebe par le revers, notamment au niveau de la bande postmédiane fauve orangé, qui porte une rangée plus ou moins complète de petits points noirs. Cette série de points noirs est constamment présente sur le dessus des ailes postérieures. Mais le critère le plus sûr pour séparer les deux espèces reste la couleur du fond alaire : uniforme chez M. cinxia, avec une alternance de bandes fauve orangé et fauve jaunâtre chez M. phoebe. La coupe des ailes est également différente.
La Mélitée du Plantain affectionne les milieux ouverts, les prairies de fauche, les sentiers fleuris cheminant entre les cultures, les pâtures extensives, sur terrain calcaire et sablonneux. Le papillon, relativement commun, aime se poster au soleil et pond sur les rosettes du Plantain lancéolé (Plantago lanceolata) et du Grand Plantain (P. major). Les jeunes chenilles de mœurs grégaires tissent une toile communautaire sur la plante, qu’elles peuvent totalement défolier. Les chenilles de la dernière génération hivernent, puis achèvent isolément leur développement au printemps ; leur robe est très sombre, piquetée d’épines, et leur tête brune est caractéristique. On peut assez facilement établir le caractère autochtone du papillon en recherchant en avril les chenilles matures, au soleil au bord des chemins.
Au stade larvaire, la Mélitée du Plantain se développe sur les plantains. Espèce bivoltine, elle se montre de la mi-mai à début juin, puis de fin juillet à août. En outre, depuis quelques années en plaine de Saône (et même à Autun, dans le Nord de la Saône-et -Loire), des émergences supplémentaires ont lieu en septembre.
Les adultes se nourrissent principalement du nectar des fleurs, les chenilles dévorent les plantes hôtes.
La Mélitée du Plantain s’accommode bien des cycles de fauche et des pâturages extensifs. L’urbanisme, ainsi que les changements d’affectation de parcelles (mises en culture, notamment) peuvent lui porter préjudice. Cette espèce ne paraît pas activement menacée en Bourgogne et en Franche-Comté, mais voit toutefois ses effectifs se réduire localement.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Cette espèce eurosibérienne est localement en régression dans le Nord de la France, notamment en Île-de-France où elle est devenue une rareté. Elle est encore largement répandue en Bourgogne, sur tous les types de terrains où les activités humaines ont contribué au développement de zones fleuries et/ou écorchées, favorisant ainsi le développement des plantes-hôtes de sa chenille. En Franche-Comté, elle est fréquente en plaine et ne vole guère en altitude (Jura : La Chaux-du-Dombief, 900 m). Le papillon est assez commun en Côte-d'Or, hormis sur le Plateau châtillonnais et le Val de Saône.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
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