Cartes, phénologie, nombre de données, etc...
Taille : 45mm environ pour le corps (70mm avec les ailes)
La Grande Sauterelle verte est un orthoptère de couleur entièrement vert vif même si de rares individus apparaissent parfois bruns. Les caractères qui marquent au premier regard sont ses très longues pattes arrières (propices au saut), et ses très longues antennes (souvent d'une longueur supérieure à celle du corps). De manière générale, ces deux caractères distinguent les "sauterelles" des "criquets" sensu lato : la Grande Sauterelle verte est l'archétype de la Sauterelle! Volant très bien, l'espèce doit écarter ses élytres protecteurs pour permettre aux vraies ailes de se déployer. Une observation attentive de la tête permet de noter, outre les grands yeux à facettes, une plaque mobile recouvrant les mandibules ainsi que des palpes articulés de part et d'autre de cette plaque. Les femelles se reconnaissent au premier coup d'œil par leur longue tarière (ovipositeur) qui sert à insérer les œufs dans le sol à la ponte.
La Grande Sauterelle verte est assez tolérante et se rencontre dans une large gamme d'habitats du moment que ceux-ci comprennent une partie strictement herbeuse et des buissons. De fait, on la trouve aussi bien dans le bocage que dans les pelouses sèches embroussaillées, les marais et bords de rivières boisés ou les villages et même les banlieues pavillonnaires avec leurs arbustes ornementaux. En été, l'espèce peut parfois s'observer dans les grandes cultures: elle y chasse, mais n'y pond pas à priori. Elle évite les forêts continues mais s'y retrouve parfois, à la faveur de layons et clairières. Si les buissons sont davantage utilisés par les adultes (pour chanter, se nourrir…), la strate herbacée est l'habitat principal des larves tout en constituant aussi un lieu de chasse pour les adultes.
Issue d'un œuf pondu dans le sol, les larves de la Sauterelle verte apparaissent en avril (très discrètes car minuscules) et évoluent par mues successives jusqu'au stade adulte dont les premiers chants s'entendent dès fin juin; si les larves ressemblent fortement aux adultes, elles s'en distinguent par des ailes incomplètes. Avec une longévité comprise entre 2 et 4 mois, les adultes les plus tardifs sont notés en septembre voire en octobre si le temps a été clément. Ils vivent essentiellement le soir et la nuit durant laquelle ils chantent et chassent. C'est le chant des mâles qui trahit souvent les premières apparitions et la présence de l'espèce; l'intensité du bruit produit par plusieurs mâles peut être impressionnante !
Alors que la larve est omnivore, l'adulte est essentiellement carnassier insectivore. Il peut aussi se nourrir de végétaux tels des fruits, à l'image des mûres en août.
L'espèce est très commune, mais ses effectifs ont largement diminué. Si elle profite de tout espace à l'abandon, friches, milieux interstitiels et haies, ces espaces délaissés régressent actuellement du fait de la rationalisation de l'utilisation de l'espace rural et de la simplification de certains paysages. Elle subit également les effets des insecticides sur les secteurs périphériques aux zones cultivées. Comme pour beaucoup d'espèces réputées communes, les populations de la Sauterelle verte ne représentent plus qu'une infime partie de ce qui pouvait exister il y a encore 30-40 ans.
Cette sauterelle est une proie de choix pour tous les insectivores de bonne taille; elle joue un rôle fondamental pour le nourrissage des pies-grièches par exemple. Des rapaces profitent de son abondance comme le Faucon crécerelle et le Faucon hobereau (qui la "cueillent" au milieu des champs autour des moissonneuses !) ou encore la Chevêche d'Athéna… Mais elle se fait aussi dévorer par les renards, les hérissons voire par des musaraignes.
La Sauterelle verte est présente partout en Bourgogne, sans exception.
BARDET O., 2002, Orthoptères en Bourgogne-Morvan. Cahier spécial, supplément au n°182, Bulletin d'Association, Bulletin de la Société d’histoire naturelle d’Autun : 52 p.
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DEHONDT, F., MORA, F. & l'OPIE Franche-Comté, 2013, Atlas des sauterelles, grillons et criquets de Franche-Comté, illustrations commentées du peuple chantant de l'herbe, Ouvrage, Ed Naturalia publication : 191p.