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Taille : 75 cm de long, 1,60 à 1,90 m d'envergure
Poids moyen : 1,6 à 2,8 kg pour les mâles, 2 à 4,2 kg pour les femelles
Le Grand-duc d'Europe est le plus grand rapace nocturne du monde. Sa tête, brun-gris, est ornée de longues aigrettes. Le ventre est couleur chamois grossièrement tacheté de noir, et le dessus est chamarré de brun, de beige et de noir, lui offrant un très bon camouflage dans les parois rocheuses ou dans les arbres où il passe ses journées, immobile.
Dans certaines régions du monde, les Grands-ducs nichent volontiers dans les arbres, utilisant d'anciens nids d'autres grands oiseaux, ou à même le sol. En France et en Côte-d'Or, l'espèce est rupestre : elle s'installe dans les falaises, naturelles ou artificielles (carrières abandonnées ou encore en activité). L'environnement ne doit pas être trop forestier, ses territoires de chasse étant plutôt en milieux ouverts.
Le couple de Grand-duc est présent sur son territoire toute l'année. Dès le début de l'hiver, le mâle fait entendre son chant, un profond "hou-oh" pouvant porter à 2 km. La majorité des pontes (entre 1 et 3 œufs) est déposée en février, mais cette période s'étale de janvier à avril. Après 35 jours de couvaison, les jeunes seront élevés durant deux mois. Ainsi, les mois de juin et de juillet représentent la meilleure période pour observer les jeunes s'entraîner à voler aux alentours du nid.
Super-prédateur de la puissance de l'Aigle royal, le Grand-duc d'Europe peut s'attaquer à d'autres prédateurs. Parmi eux, de nombreux rapaces (Buse variable, Faucon pèlerin, autres chouettes et hiboux), des mustélidés (Fouine, Martre, Hermine) et même des chats ou des renards (le plus souvent des jeunes). Toutefois, l'essentiel de son régime alimentaire est constitué de petits mamifères (Lapin, Lièvre, Hérisson, Rat, Campagnol, Rat musqué ou même Ragondin) et d'oiseaux comme les corvidés et les pigeons.
Longtemps persécuté, les œufs convoités par les collectionneurs, le Grand-duc avait disparu de Bourgogne et en a été absent pendant plusieurs décennies. Aujourd'hui, sa recolonisation est impressionnante avec plus de 20 sites occupés en Côte-d'Or. Certains couples se sont installés dans des carrières encore en exploitation, à quelques mètres du passage incessant des engins, tordant le cou aux idées reçues d'un oiseau farouche et craintif ne pouvant s'acclimater de la présence de l'homme. Protégé en France, il est aussi d'intérêt communautaire (Directive dite Oiseaux).
Que ce soit à l'âge adulte ou même au stade de poussin, le Grand-duc d'Europe ne souffre d'aucune prédation. L'ultime maillon de la chaîne alimentaire, c'est lui !
Pas moins d'une quinzaine de sous-espèces différentes habitent l'Eurasie, jusqu'en extrême-Orient. Récemment, la forme "ascalaphe" des Grands-ducs des déserts d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient a été reconnue comme une espèce à part entière. En Bourgogne, on retrouve surtout ce hibou en Saône-et-Loire et en Côte-d'Or. Dans ce dernier département, ce sont les deux tiers ouest du territoire qui sont occupés. Les meilleurs densités se trouvent dans les régions de Nuits-Saint-Georges et de Beaune.
Fiche rédigée par Antoine Rougeron (LPO Côte-d'Or)
CHEVALLIER J., 2008, Grand-duc d'Europe, Revue scientifique, Bourgogne-Nature, 8 : 83
Conservatoire des sites naturels bourguignons, 2002, Guide des espèces protégées en Bourgogne, Ouvrage : 176p.
MULLARNEY K. & al., 1999, Le guide ornitho, Ouvrage, Delachaux et Niestlé : 400 p.