Cartes, phénologie, nombre de données, etc...
Chez la Mélitée des Digitales, le fond fauve du dessus des ailes est uniforme, les lignes noires assez épaisses et complètes formant un damier relativement régulier. Le dessous des palpes est roux (gris chez les autres espèces). Au revers des ailes postérieures, une ligne jaune submarginale bordée de fi ns traits noirs contraste avec la marge blanche. Ce dernier critère reste difficile à voir sur les sujets âgés. La similitude est importante avec M. athalia et M. parthenoides, qui présentent une taille légèrement supérieure et dont la coupe des ailes est moins arrondie. Les confusions restent fréquentes avec de petits M. athalia d’aspect assez sombre. L’examen des genitalia, et en particulier de l’extrémité des valves du mâle, est parfois nécessaire (valve très recourbée avec deux ou trois épines dans la partie concave).
La Mélitée des Digitales est mésophile, strictement calcaricole, et se cantonne essentiellement sur les plateaux jurassiques de Côte-d’Or, où il fréquente les vastes pelouses fleuries et les pâtures extensives parsemées de buissons. C’est un papillon discret, de taille modeste, qui peut passer inaperçu parmi la végétation clairsemée quand il vole au ras du sol.
Les œufs sont déposés en groupes sous les feuilles des plantes-hôtes. Les chenilles passent l’hiver à l’abri d’un nid communautaire, elles se dispersent au mois de mai. L’espèce est univoltine, elle a une génération, les adultes paraissent de la fin mai à début août, avec un pic fin juin.
Les adultes se nourrissent principalement du nectar des fleurs. Les Plantains (Plantago media, P. lanceolata) constituent la nourriture favorite des chenilles.
Bien que dans ses stations actuelles l’espèce semble peu menacée en Bourgogne dans l’immédiat, il convient toutefois de veiller à garder le contrôle de la fermeture des milieux. Sa disparition apparente du secteur luxovien engage à une extrême vigilance.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Espèce eurasiatique en extrême limite occidentale de répartition en Côte d'Or, la Mélitée des Digitales est très localisée. Le nord-est sédimentaire de la France (Bourgogne et Lorraine) représente son territoire privilégié, quoique des données historiques l’aient signalée jusque dans le Poitou et en Île-de-France. Elle est bien représentée dans les Alpes du Sud. Dans nos régions, il apparaît que les anciennes données sont aussi nombreuses que les observations récentes, malgré la pression des prospections. L’espèce reste fréquente sur ses biotopes préférentiels, mais ceux-ci sont de plus en plus dispersés. Elle est bien répartie sur la Côte dijonnaise, l'Auxois et la Montagne châtillonnaise. Elle a été très peu mentionnée dans la côte chalonnaise et sur les collines de Saône-et-Loire. Très curieusement, cette Mélitée est totalement absente du massif jurassien. Quelques populations en grande régression subsistent en Haute-Saône (Champlitte) ; d’autres se sont visiblement éteintes (région de Luxeuil-les-Bains).
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
LAFRANCHIS T., 2000, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Ouvrage, Coll. Parthénope, Biotope édit., Mèze (France) : 448p.
LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.