Cartes, phénologie, nombre de données, etc...
Taille : 50-90 cm
La Couleuvre vipérine ressemble à une Vipère aspic avec sa tête triangulaire, son corps trapu et assez massif gris-brun, les motifs en zigzag sombre sur le dos brun, sa queue courte bien différenciée du corps et sa posture de défense. Son nom vulgaire vient d’ailleurs de là. Par contre, les grandes plaques céphaliques et la pupille ronde ne trompent pas, il s’agit bien d’une couleuvre ! Et malgré ses postures d’intimidation, la Couleuvre vipérine est particulièrement craintive et pacifique et ne mort jamais. Comme la Couleuvre à collier, elle émet un liquide nauséabond lorsqu’elle est inquiétée.
Ce serpent aux mœurs amphibies ne s’éloigne jamais bien loin de l’eau. En Bourgogne, la Couleuvre vipérine fréquente les eaux courantes ou leur proximité immédiate (rivières, ruisseaux, canaux), ainsi que, peu souvent, les mares et étangs. Ses milieux de prédilection sont généralement pentus, bien exposés et présentant des abris divers (anfractuosités, racines, végétation aquatique). On l’apercevra anecdotiquement au hasard des déambulations sur et près des chemins, jusque dans nos jardins, et sous divers matériaux pour s’abriter et réguler sa température.
Peu de données existent en Bourgogne concernant les périodes d’accouplements, de pontes et d’éclosions des œufs de Couleuvre vipérine. Généralement, les adultes se reproduisent en avril-mai. En juin-juillet, les femelles pondent 2 à 26 œufs d’environ trois centimètres dans un sol meuble où ils incuberont une quarantaine de jours. Hiverne dès octobre et jusqu’en mars.
Cette Couleuvre se nourrit essentiellement de poissons, parfois d’un diamètre bien plus gros qu’elle, et d’Amphibiens, parfois d’insectes. Toutefois, les épines dorsales de certains poissons dont elle s’alimente (Epinoche, Perche soleil par exemple) peuvent entrainer la mort de la Couleuvre par étouffement, lorsque la proie est trop grosse.
La Couleuvre vipérine est peu connue des naturalistes en Bourgogne, les observations sont souvent le fait du hasard. Sa confusion avec la Vipère aspic fait qu’elle est souvent détruite par l’Homme. Le comblement et le drainage de zones humides, les interventions physiques sur les cours d'eau (rénovation des ponts, berges etc.), les transformations de ses habitats, la circulation routière plus ponctuellement sont autant de facteurs responsables de l’affaiblissement des populations. Egalement sensible à la pollution de l’eau, aux traitements herbicides des berges, l’espèce est vraisemblablement en régression en Bourgogne. Protégée sur l’ensemble du territoire français, c’est une espèce déterminante ZNIEFF en Bourgogne.
Les œufs sont mangés par les rats, les Corvidés etc., les adultes peuvent être prédatés par le Chat domestique, les oiseaux (rapaces et Hérons notamment), et d’autres serpents (des cas de cannibalismes ont été référencés). Les jeunes peuvent être la proie de poissons.
Ce serpent est une espèce méridionale, présente exclusivement au sud-ouest de l’Europe. Elle est rare en Bourgogne, qui est en limite de sa répartition, les populations les plus importantes connues aujourd’hui sont situées dans les vallées de l’Yonne et de la Cure ainsi que dans le Val de Loire.
Conservatoire des sites naturels bourguignons, 2002, Guide des espèces protégées en Bourgogne, Ouvrage : 176p.
GENIER P. & CHEYLAN M., 2012, Les Amphibiens et les Reptiles du Languedoc-Roussillon et régions limitrophes. Atlas biogéographique., Ouvrage, Biotope, Mèze ; Muséum national d’Histoire naturelle, Paris (collection Inventaires et biodiversité) : 448p.