Cartes, phénologie, nombre de données, etc...
Taille de l'adulte : 47-54 mm
Longueur de l'aile postérieure : 33-36 mm
Classe : Insectes
Ordre : Odonates
Sous-ordre : Anisoptères
Famille : Cordulidés
Genre : Oxygastra
Espèce : curtisii
Nom scientifique : Oxygastra curtisii
La Cordulie à corps fin est un anisoptère gracile de taille moyenne. Son abdomen est vert métallique orné de taches dorsales jaunes allongées. Son thorax est entièrement vert métallique et ses ailes sont hyalines, parfois légèrement ambrées. Cette espèce ne peut se confondre avec aucune autre. Le dernier stade larvaire et l’exuvie ont un masque en cuillère présentant un sillon à sa base et un corps trapu long de 19 à 22 mm. Ils paraissent poilus car leur abdomen, dépourvu d’épines dorsales, arbore des touffes de soies à la place. Leur abdomen porte tout de même des épines latérales sur les segments 8 et 9.
Les larves de la Cordulie à corps fin se développent dans les débris végétaux qui s’accumulent entre les racines immergées des arbres présents sur la rive des zones calmes des rivières et des fleuves. On peut trouver l’espèce également en milieu stagnant (étangs ou des gravières bordés d’arbres). Les adultes, en particulier les mâles, patrouillent le long des berges dans les secteurs ombragés et ne se posent que très rarement. Comme la plupart des anisoptères de rivière, il est plus facile de les détecter par la recherche d’exuvies que par l’observation d’imagos.
Les œufs sont pondus à la surface de l’eau et s’accrochent au premier support qu’ils rencontrent. Ils éclosent au bout de 2 à 10 semaines puis la phase larvaire dure 2 ou 3 ans. Les émergences surviennent ensuite sur une brève période (10 à 15 jours). On retrouve fréquemment les exuvies sur les troncs d’aulnes dont les racines plongent dans l’eau. La période de vol des adultes s’étend du mois de mai au mois d’août. Les mâles sont territoriaux et chassent leurs congénères.
Les adultes comme les larves sont carnivores. Les larves de la Cordulie à corps fin chassent à l'affût les petits invertébrés qui passent à leur portée. Les adultes sont capables d'attraper des proies volantes ou posées tels que des diptères ou des petites libellules.
Constatant la raréfaction globale de l'espèce à l'échelle de son aire de répartition, l'Union Européenne a inscrit cette espèce à l'annexe II et IV de la directive 92/43/CEE dite Directive européenne Habitats-Faune-Flore. En France, l'espèce bénéficie d'un statut de protection supplémentaire pour les mêmes raisons. Elle est menacée par la pollution et l’artificialisation des cours d’eau ainsi que par le déboisement des rives. L’espèce est protégée et menacée ; elle est classée comme « quasi menacée » sur la Liste Rouge des odonates de Bourgogne.
Les larves peuvent être consommées par d’autres invertébrés aquatiques (dytique par exemple, voire larves d’anisoptères), des oiseaux, des poissons, ou des micromammifères (musaraigne aquatique). Quelques oiseaux et araignées tissant une toile font partie des prédateurs des imagos.
En France la Cordulie à corps fin est plutôt bien présente, à l’exception d’un quart nord-est où elle se fait plus rare. Dans la région, on retrouve l’espèce le long de cours d’eau comme la Saône, l’Armançon ou le Serein, mais aussi sur l’Yonne et ses affluents.
AGUILAR (D’) J., DOMMANGET J. L., 1985, Guide des Libellules d’Europe et d’Afrique du Nord, Ouvrage, Delachaux et Niestlé, Paris et Lausanne : 341 pp.
Conservatoire des sites naturels bourguignons, 2002, Guide des espèces protégées en Bourgogne, Ouvrage : 176p.
DIJKSTRA K. D. B., 2007, Guide des libellules de France et d’Europe, Ouvrage, Delachaux et Niestlé, Paris : 320 pp.
DOUCET G., 2011, Clé de détermination des exuvies des Odonates de France, Document technique, Société française d’odonatologie : 64p.
GRAND D., BOUDOT J.P., 2006, Les Libellules de France, Belgique et Luxembourg, Ouvrage, Biotope, Mèze, (Collection Parthénope) : 480 pp.