Morphologie

Les mâles d’Azuré des Cytises présentent un dessus bleu vif tirant sur le violet, orné d’une bordure brun foncé et pourvu d’une frange entièrement blanche. Les femelles sont brunes avec, chez la plupart, un lavis basal violacé qui s’étend au-delà du champ médian de l’aile, particulièrement en Bourgogne. C’est le revers qui caractérise l’espèce : gris pâle avec de gros points noirs cerclés de blanc et formant un arc aux antérieures, et surtout une large plage bleu turquoise à reflet métallique sur la moitié basale des ailes postérieures. En vol, le risque de confusion est possible avec l’Azuré des Nerpruns, dont le comportement est similaire. Une fois le papillon posé, le revers turquoise de l’aile postérieure de l’Azuré des Cytises ne laisse plus planer aucun doute.

Habitat

L’Azuré des Cytises est essentiellement xéro-thermophile, fréquentant les friches, les pelouses bordées d’ourlets buissonnants et les forêts claires, sur sol marneux et calcaire. Dans les franges morvandelles, il se montre également sur les coteaux bien ensoleillés et modérément embroussaillés, s’accommodant de terrains variés, cristallins et volcanosédimentaires, argileux… Les adultes se déplacent en un vol relativement rectiligne et mou, le long des lisières ensoleillées, à deux ou trois mètres du sol et se posent souvent parmi les frondaisons. Le papillon s’égare parfois dans les jardins des zones pavillonnaires périurbaines, avec tentatives de ponte ; il a donc une capacité d’erratisme qui lui permet de potentiellement s’adapter.

Reproduction

Les femelles pondent sur les inflorescences de diverses Fabacées, Esparcette, Coronilles, Cytises… C’est une espèce univoltine, à une génération paraissant au cours d’une émergence très étalée, centrée sur tout le mois de mai et la première quinzaine de juin.

Régime alimentaire

Les adultes se nourrissent principalement du nectar des fleurs, les chenilles dévorent les plantes hôtes. Les papillons descendent parfois s’abreuver sur la terre humide et il n’est pas rare de les observer butinant les Potentilles et différentes légumineuses dans des prairies maigres bien fleuries.

Relation avec l’homme

Dans un futur proche, l’espèce sera probablement davantage menacée en Franche-Comté. En région parisienne, l’espèce est gravement menacée d’extinction. L’Azuré des Cytises régresse en liaison avec certains changements notables de ses biotopes : envahissement par le Brome des pelouses autrefois pâturées, disparition des prairies maigres fleuries et fermeture des friches. D’autres facteurs moins décelables doivent intervenir, comme la pollution atmosphérique et ses retombées azotées. Cette espèce, qui semble se comporter comme une méditerranéenne orophile, peut par ailleurs être négativement impactée par le réchauffement climatique si l’on admet l’apparente nécessité d’une phase de froid à un moment donné de son cycle. Cette dernière hypothèse mérite toutefois d’être démontrée. L’entretien des stations par un pâturage extensif et le maintien de zones fleuries sont à privilégier. Une approche paysagère visant à conserver des réseaux de pelouses sèches interconnectées est également souhaitable afin d’offrir des possibilités d’échanges entre colonies. Localement, la fauche tardive des bords de route peut avoir un effet corridor très bénéfique sur cette espèce, comme en Petite Montagne où l’Azuré des Cytises occupe régulièrement des talus bien exposés.

Réseau trophique

Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.

Répartition géographique

L’Azuré des Cytises est observé de manière peu fréquente et isolément. Espèce eurasiatique accusant un net déclin dans tout l’Ouest de la France, elle est présente en Franche-Comté sur tous les plateaux calcaires saônois, ses populations étant regroupées autour de Vesoul et de Gy, et sur les contreforts du massif jurassien, où elle dépasse rarement 600 m d’altitude. En Bourgogne, elle atteint 600 m dans le Morvan, où elle se montre localisée dans les stations chaudes et ensoleillées. Les densités demeurent faibles, voire très faibles. Le Lycène vole uniquement sur calcaire dans l’Yonne, un peu partout dans la Nièvre et surtout en Côte-d’Or, où il est plus commun (car les habitats qui lui conviennent sont encore nombreux), dans la majeure partie de la Saône-et-Loire, en évitant le Brionnais et la Bresse.