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Envergure : 25-30 mm
L’Azuré de la Bugrane présente un dimorphisme sexuel prononcé : dessus du mâle adulte bleu vif avec une fine bordure noire et des franges blanches ; dessus de la femelle brun en première génération, plus ou moins suffusé de bleu dans les générations suivantes, rehaussé de lunules orange, ourlé de franges brunâtres et marqué de quelques points noirs marginaux aux postérieures. Le revers est gris-beige chez le mâle, plus brun chez la femelle, orné dans les deux sexes d’une suffusion basale turquoise, de points noirs cernés de blanc et de lunules submarginales orange. Certaines femelles sont largement envahies de bleu (forme amethystina). Maints exemplaires sont très proches de l’Azuré de l’Esparcette, dont le revers est plus gris et dépourvu de point noir basal dans la cellule (voir la description de cette espèce). La capture est parfois nécessaire, car il existe des formes de Polyommatus icarus ornées d’un très petit point basal cellulaire à peine visible, voire dépourvues de ce point (f. icarinus).
L’Azuré de la Bugrane est le plus commun de tous les « Petits Bleus ». Euryèce et mésophile, il fréquente toutes sortes de milieux ouverts abritant une végétation herbacée relativement rase : pelouses sèches, prairies de fauche, pâtures, cultures fourragères, jachères, chemins et accotements des routes ; il s’aventure jusqu’en ville dans les jardins. Les mâles adultes se rassemblent souvent autour d’une flaque pour se désaltérer et se perchent au sommet de Graminées pour surveiller leur territoire. Les femelles restent parmi la végétation. L'espèce vole de mai à octobre.
Il est très fréquent d’observer des accouplements, juchés en évidence sur la partie sommitale de la hampe de quelque plante herbacée. La ponte a lieu sur différentes Fabacées : Lotier corniculé (Lotus corniculatus), Luzernes (Medicago spp.), Trèfles (Trifolium spp.)… Espèce habituellement bivoltine, les générations volent en mai-juin puis de fin juillet à août, avec une troisième génération partielle fin septembre-début octobre en plaine.
Très floricoles, les imagos butinent entre autres les Menthes, les Trèfles, les Marguerites et les Lotiers.
Non menacé et largement distribué, l’Azuré de la Bugrane est parfois absent de grandes surfaces gérées en monocultures, mais ses capacités de reconquête lui permettent de regagner rapidement les sols en jachère.
Les papillons sont les proies de nombreux insectivores, ils peuvent être consommés par d’autres insectes et des oiseaux par exemple.
Commun et parfois abondant, l'Azuré de la Bugrane est très répandu dans l’ensemble des départements français, c’est sans doute le plus commun et le plus répandu des azurés de Côte-d'Or. Cette espèce eurasiatique est répartie en Bourgogne et Franche-Comté, ce Lycène s’élève jusqu’à 1 100 m dans le Jura.
DUTREIX C., 2013, Papillons diurnes et nocturnes de Bourgogne, Ouvrage, L'escargot savant : 368p.
LAFRANCHIS T., 2000, Les papillons de jour de France, Belgique et Luxembourg et leurs chenilles, Ouvrage, Coll. Parthénope, Biotope édit., Mèze (France) : 448p.
LAFRANCHIS T., JUTZELER D., GUILLOSSON J-Y., KAN P.&B., 2015, La Vie des Papillons. Ecologie, Biologie et Comportement des Rhopalocères de France., Ouvrage, Ed Diatheo : 751p.