Bien qu’on les appelle « vers » luisants, il s’agit bel et bien d’insectes appartenant à l’ordre des coléoptères, tout comme les coccinelles, et à la famille des lampyridés. On leur attribue le nom de vers en raison du corps des larves, segmenté tel un vers. Les vers luisants passent la plupart de sa vie sous forme larvaire. Les adultes ne se nourrissent pas mais les larves sont de formidables prédateurs. Elles chassent les escargots et limaces qu'elles repèrent par les traces de mucus qu'ils laissent sur leur passage. La larve mord ensuite sa proie pour lui injecter un venin qui la paralysera et la digèrera. La larve pourra alors aspirer le contenu de sa proie.
Chez l'espèce la plus fréquente en Bourgogne, Lampyris noctiluca, les individus émettant une lumière verte bien visible dans la nuit sont les femelles adultes, dépourvues d'ailes. Ce sont les 3 derniers segments abdominaux qui sont luminescents. Cette lumière verte caractéristique est produite par réaction chimique entre deux protéines. Elle leur sert à attirer les mâles. Ces derniers, plus discrets, émettent de faibles flashs lumineux rarement perceptibles, d'autant que les mâles possèdent des ailes et peuvent voler sur des distances respectables, ce qui leur permet de chercher les femelles.
L'espèce la plus fréquemment observée en Bourgogne qui produit de la lumière est Lampyris noctiluca. On l'identifie le plus souvent grâce à cette lumière verte émise par les femelles au sol (ou perchées dans les herbes hautes). Il faut cependant savoir que d'autres espèces beaucoup plus rares et discrètes existent : Phosphaenus hemipterus (la Luciole à ailes courtes) par exemple, qui émet aussi de la lumière mais d'intensité beaucoup plus faible que chez Lampyris noctiluca, n'est recensée que sur 4 communes bourguignonnes. La luciole Luciola lusitanica, espèce principalement présente dans le sud de la France, n'est à ce jour pas connue en Bourgogne mais elle a été découverte récemment du côté de la Franche-Comté. Mâle et femelle sont ailés et ils effectuent des "ballets aériens lumineux". D'autres espèces de lampyridés, du genre lamprohiza notamment, sont également luminescentes mais elles ne sont pas connues en Bourgogne.
Les vers luisants font l'objet d'une enquête car ils disparaissent peu à peu de notre environnement en raison de la pollution lumineuse pouvant empêcher les mâles de trouver leurs partenaires, ou plus probablement à cause de l'utilisation de produits phytosanitaires (anti-limaces). L'absence de hautes herbes dans nos jardins, permettant à la femelle de se percher pour attirer les mâles, nuit également au développement de l'espèce.
Outre les femelles que l'on peut détecter aisément en raison de leur luminescence, on peut rechercher les larves toute l'année à l'abri sous des pierres ou du bois pendant l'hiver.
Les données issues de cette enquête contribuent à l'Observatoire des Vers Luisants et Lucioles mené à l'échelle nationale par le Groupe Associatif Estuaire et le CNRS.
Au niveau régional, elle est relayée par:
- La SHNA-OFAB en Bourgogne
- Le Conservatoire botanique national de Franche-Comté – Observatoire régional des Invertébrés (CBNFC-ORI) en Franche-Comté.
Côté Bourgogne : rendez-vous sur "les enquêtes en cours" ci-dessous.
Vous saisissez déjà vos données sur E‑Observations ? L'enquête n'est pas en cours actuellement ? Vous avez observé une autre espèce ? Rendez-vous sur E‑Observations.
Côté Franche-Comté : rendez-vous sur le formulaire disponible sur le site du CBNFC-ORI.
N'hésitez pas à joindre une photo de votre observation pour aider nos experts à valider votre donnée !
N'oubliez pas de préciser en commentaire si votre observation a été réalisée dans un jardin car cette information est utile pour l'observatoire national !