Enquête sur les diables

Du 1er avril au 30 septembre
© E. MATEO-ESPADA · SHNA-OFAB
Un nom très imagé pour plusieurs espèces

Les noms vernaculaires sont parfois très imagés. En France 4 espèces d’Hémiptères ressemblent et/ou portent le nom de «diable». La première famille concernée est celle des membracides. La France en est bien pauvre, avec seulement 4 espèces parmi les 3200 mondiales. Malgré tout, 3 espèces sont présentes en Bourgognes. Les membracides sont connues pour leur excroissance thoracique très développée, appelée «casque», et pouvant prendre différentes formes selon les espèces. Leur rôle est encore sujet à débat mais les théories actuelles parlent d’une utilité pour le camouflage dans leur environnement, ainsi qu’à la détection des vibrations (caisse de résonnance) servant à la communication entre individus. Quant à l’origine de ces excroissances, deux hypothèses s’affrontent: troisième paire d’ailes modifiées ou simple excroissance thoracique, les études sont en cours.

La dernière espèce concernée par cette enquête fait partie de la famille des cicadelles et se nomme le Grand diable. C’est la plus grande cicadelle française. Elle aussi possède deux excroissances sur le pronotum, lui donnant une allure cornue.

Toutes ces espèces sont phytophages et se nourrissent de sève. Noter les plantes hôtes lors des relevés permettrait d’améliorer les connaissances sur l’écologie encore méconnue de ces espèces.

Dans E-Observations, pour mentionner la plante hôte, il suffit, depuis le volet "Espèces", dérouler le menu "Plus d'options".

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Mais comment les trouver ?

Mais comment les trouver? Plutôt petits, ils sont difficiles à observer. Mais par chance, toutes ces espèces se trouvent dans la végétation arbustive. Il suffit donc de se munir d’une nappe de battage (aussi appelé parapluie japonais) pour les débusquer de leur cachette. Vous pouvez en acheter un ou le fabriquer. Pour cela c’est très simple, il vous suffit d’un vieux drap blanc, de deux bouts de bois et d’un peu de couture. Placez le drap sous une branche et secouez-la, les insectes vont alors tomber sur le drap et pourront être observés.

Explication de construction : https://www.fcpn.org/activites_nature/activites-animaux/activites-insectes/parapluie-japonais/download

En 2022, nous vous proposons de partir à la recherche de nos 4 diables français. Sortez vos loupeset vos appareils photos, tous les départements sont concernés! Pour le moment 212 données sont réparties sur 94 communes. Voici la liste d’espèces de la plus notée à la moins connue: Membracide bison, Demi-diable, Grand diable puis Petit diable. Cette enquête permettra de préciser le degré de rareté de chaque espèce en Bourgogne (le Grand diable est d’ailleurs protégé en Ile de France).

Stictocephala bisonia - Membracide bison (Hemiptera, Membracidae) :

Stictocephala bisonia © E. MATEO-ESPADA · SHNA-OFAB

Stictocephala bisonia © E. MATEO-ESPADA · SHNA-OFAB

Mesurant entre 6 et 8 mm, c’est la seule membracide française de couleur verte. De face, elle a une tête plate pentagonale, entourée de 3 épines. De profil, le casque très bombé se prolonge en arrière.

Son nom vient de son aspect global mais aussi de ses origines. Il est arrivé en Europe en 1912 après une importation involontaire d’Amérique du nord.

Centrotus cornutus - Demi-diable(Hemiptera, Membracidae) :

Centrotus cornutus © E. MATEO-ESPADA · SHNA-OFAB

Centrotus cornutus © E. MATEO-ESPADA · SHNA-OFAB

Centrotus cornutus © E. MATEO-ESPADA · SHNA-OFAB

De couleur brun foncé à brun-rouge, cette membracide mesure 7 à 10 mm. De face, on peut voir deux grandes cornes sur les côtés de la tête. De profil, une longue et fine excroissance ondule au dessus des ailes, jusqu’au bout de l’abdomen.

Gargara genistae - Petit diable (Hemiptera, Membracidae) :

Gargara genistae © Magalie MAZUY

De couleur noire, elle mesure 4 à 5 mm. De face, on peut voir deux toutes petites pointes sur les côtés de la tête. De profil, une fine excroissance droite au-dessus des ailes, s’arrête avant l’extrémité de l’abdomen. Elle vit principalement sur les Genêts.

Ledra aurita - Grand diable (Hemiptera, Ciccadellidae) :

Ledra aurita (adulte) © C. Quintin

Ledra aurita (juvénile) © E.MATEO-ESPADA · SHNA-OFAB

Très grande, elle mesure 10 à 18 mm. Elle a une tête très aplatie avec deux grosses protubérances sur le pronotum. Elle se camoufle aisément grâce à ses couleurs brunes à gris-vert. Son cycle de vie met deux ans à aboutir et elle passe l’hiver au stade larvaire. On la trouve principalement sur le tronc de feuillus.

À savoir, l’espèce est attirée par les pièges lumineux, gardez l’œil ouvert lors des chasses de nuit.

Pour participer à l'enquête

Saisissez vos observations de diables en vous rendant dans "les enquêtes en cours" ci-dessous. Si l'enquête n'est pas en cours actuellement, rendez-vous ICI sur E-observations.