La puce des neiges (Boreus hyemalis) est un minuscule insecte à l’activité hivernale appartenant au groupe des Mécoptères, également appelés « mouches-scorpions ». Les individus sont très discrets (environ 3 mm) mais sont facilement reconnaissables avec leur tête allongée. En outre, les femelles sont aptères et les mâles possèdent des ailes vestigiales. De ce fait, l’espèce ne peut pas voler mais est capable d’effectuer des bonds d’une dizaine de centimètres de longueur, ce qui leur a valu leur surnom de « puces des neiges ». De quoi échapper aux prédateurs, mais aussi aux yeux des naturalistes !
Si ses caractéristiques physiques sont typiques, son habitat l’est tout autant. L’espèce vit en effet sur les tapis de mousse (de préférence Mnium hornum) se développant au sein de hêtraies, sur des sites à sous-sol sableux et à climat continental. Les rares observations récentes rapportées dans notre région font mention de petits tapis de mousse isolés et affleurants, de 30 à 50 cm de diamètre environ, plutôt que sur de vastes tapis. La larve grandit au sein même du tapis, où elle se nourrit des rhizoïdes (sortent de petites racines) des mousses. Elle y trouve donc le gîte et le couvert !
En France, les données de puce des neiges sont relativement éparses (voir carte 1). Dans notre région, les données sont beaucoup plus rares : 7 stations seulement, dont une antérieure à 2000 (voir carte 2). Pourtant les secteurs favorables ne manquent pas !
Si son mode de vie peu banal et sa grande discrétion ne facilitent pas son observation, son confinement géographique, restreint aux zones les plus froides de l’hexagone, explique également son apparente rareté. En effet, c’est une espèce relique glaciaire qui affectionne les secteurs où la température moyenne annuelle reste inférieure à 11,5°C. L’augmentation générale des températures, notamment hivernales, pourrait donc s’avérer néfaste pour les populations.
Cette enquête a donc pour but d’améliorer les connaissances sur cette espèce méconnue, notamment sur sa répartition qui reste encore à établir sur le territoire national, mais pourrait également servir d’indicateur de changement climatique.
Contrairement à la grande majorité des insectes, la puce des neiges n’est active qu’en période hivernale. Aussi, la meilleure période pour partir à sa recherche se situe entre octobre et mars. Les individus vivent cachés dans de petits tapis de mousse isolés surplombant la couche de neige (lorsqu’elle est présente). Ils sont observables tout au long de l’hiver, par beau temps, lorsque les températures sont légèrement positives.
Attention, vous les trouverez le plus souvent immobiles, cachés dans la végétation. Il faudra donc vous armer de patience et être très minutieux lorsque vous scruterez son habitat ! Mais sa découverte vaut bien l’énergie qu’on lui consacre !
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