En vous promenant sur un chemin pédestre, vous avez peut-être déjà vu déguerpir à toute vitesse un insecte vert : vous avez peut-être croisé la route d’une cicindèle!

Chez les coléoptères, la famille des Carabidae est une des plus diversifiée en France avec environ 1050 espèces. Dans cette vaste famille, on retrouve la sous-famille des Cicindelinae, c’est à dire les Cicindèles. Ces redoutables prédateurs sont nommés « Tiger beetle » outre-Manche : tout comme leur camarade félin, ils disposent d’une impressionnante « mâchoire » avec leurs fortes mandibules et sont capables d’une course rapide qui laisse peu de chance à leurs proies et aux curieux qui essayent de les photographier.

Parmi les 3 espèces présentes en Bourgogne, Cicindela campestri, la Cicindèle champêtre, est de loin la plus commune. On peut la reconnaître à sa couleur verte et à ses taches dont un point blanc se trouve au centre des élytres dans la partie postérieure. Attention toutefois à la couleur de son pronotum, une autre espèce plus sudiste lui ressemble beaucoup, à la différence qu'elle arbore de beaux reflets rouges. Il s’agit de Cicindela maroccana. Pas encore connue de la région, les données les plus proche sont encore loin, mais cela n’empêche pas de rester vigilant.

La deuxième espèce est présente dans toute la France, mais reste peu notée en Bourgogne : Cicindela hybrida, la Cicindèle hybride. Bien présente le long de la Loire, même si actuellement peu renseignée dans notre base, elle est aussi notée de l’Yonne. Plus exigeante sur ses habitats que sa voisine champêtre, sa répartition actuelle sur notre territoire reste incomplète et elle est certainement un peu plus présente que ne le laisse présagée les cartes. De couleur moins vive que la Cicindèle champêtre, plutôt sur les tons marrons, ses motifs sont aussi différents. Attention, une autre espèce lui ressemble mais n’est pas encore connue de Bourgogne : Cicindela sylvicola, connue de l’est de la France. Ses élytres sont plus verts et la lunule humérale (tache blanche de la partie antérieure des élytres) est en 2 parties. Chez notre cicindèle hybride, cette lunule est en une seule partie, comme on peut le voir sur une photo de profil.

La troisième espèce est aussi certainement la plus rare, ou du moins la plus discrète : Cylindera germanica, la Cicindèle des prés ou Cicindèle germanique. Cette espèce est presque entièrement verte avec 3 taches claires plus discrètes sur les bordures. Peu encline au vol, on la retrouve comme ses cousines dans des milieux ouverts et thermophiles, mais elle semble apprécier les milieux plus humides comme les vasières. Elle semble aussi se trouver dans des milieux plus dense en végétation où son observation est d’autant plus compliquée. Nous disposons de peu d’observations de cette espèce, et la découverte d’une de ses stations a donné lieu à un article que vous pouvez retrouver dans la revue Bourgogne-Franche-Comté Nature (XHARDEZ, 2020).

Partagez-nous vos observations pour nous aider à mieux connaître les cicindèles en Bourgogne, si possible avec une photo de l’individu observé.

Rendez-vous sur E-Observations.