Août 2020
Cette année, une étude visant à actualiser et à affiner les connaissances sur les libellules de la Réserve naturelle régionale des Tourbières du Morvan, gérée par le Parc naturel régional du Morvan, est réalisée par les entomologistes de la SHNA-OFAB.
Comme les odonates constituent un bon indicateur de la fonctionnalité des milieux aquatiques et que les espèces liées aux milieux tourbeux sont rares et menacées, les objectifs de l’étude sont doubles.
D’une part, cet état des lieux permettra de disposer d’un indicateur complémentaire pour l’appréciation de la fonctionnalité et de l’état de conservation des espèces et des milieux de la Réserve naturelle régionale des Tourbières du Morvan.
D’autre part, il permettra d’orienter les actions de restauration des milieux aquatiques de la Réserve et les actions de conservation des espèces menacées.
Durant cet inventaire, réalisé de début mai à fin août 2020, les exuvies (dépouilles larvaires) sont principalement recherchées pour attester de la reproduction des espèces sur chacun des sites prospectés.
Cette année, les résultats sont positifs pour la Cordulie arctique (Somatochlora arctica), une espèce à enjeux (en «danger critique d’extinction» sur la Liste Rouge des espèces menacées en Bourgogne), rarissime en Bourgogne et cantonnée au Morvan. Elle vit dans les marais tourbeux et plus particulièrement dans les tourbières à sphaignes présentant des gouilles ou suintements. Une dizaine d’exuvies a été récoltée : un record sur le site !
Des exuvies d’autres espèces plus communes mais tout de même assez rares, telles que la Cordulie à deux tâches (Epitheca bimaculata) ont été trouvées. De plus, une belle population d’Agrions de mercure (Coenagrion mercuriale) a été observée, avec le dénombrement d’environ vingt individus sur un petit ruisseau.
Toutefois, les niveaux d’eau très faible de manière générale sur la Réserve (en raison des sécheresses successives ces dernières années), laissent présager un avenir incertain pour ces espèces qui dépendent des milieux humides.
Un suivi des espèces les plus menacées sera engagé dans les années à venir.