L'accompagnement
des Contrats Territoriaux Eau et Climat

Ces deux dernières années la SHNA-OFAB a signé de nouvelles conventions de collaborations avec différentes structures ayant des compétences de Gestion des Milieux Aquatiques et Prévention des Inondations (GEMAPI) sur le territoire Seine-Amont. Ces structures, le plus souvent des syndicats mixtes agissant à l’échelle d’un bassin versant, animent des Contrats Territoriaux Eau et Climat (CTEC).

Forte de son expertise, la SHNA-OFAB, accompagne depuis plusieurs années certains Contrats Territoriaux (CT) comme le CTEC Cure-Yonne animé par le Parc naturel régional du Morvan ainsi que certains Contrats Territoriaux sur le bassin de la Loire comme les CT de l’Aron ou encore le CT de l’Arroux.

La SHNA-OFAB apporte désormais une assistance à de nouveaux CTEC sur le Bassin de la Seine : le CTEC Yonne-Beuvron animé par le Syndicat Mixte Yonne-Beuvron, le CTEC du Serein animé par le Syndicat du Bassin du Serein, le CTEC de l’Armançon animé par le Syndicat Mixte du Bassin Versant de l’Armançon, le CTEC du Loing animé par l’EPAGE du Loing et le CTEC Sequana animé par l’EPAGE Sequana avec qui des conventions de collaborations ont récemment été signées.

Ces CTEC ont pour finalité d’améliorer la qualité des eaux des différentes masses d’eau composant un bassin versant et de leur faire retrouver un bon état écologique. Pour ce faire, ces structures procèdent à diverses actions sur les cours d’eau, comme des opérations de restauration de milieux humides, de restauration hydromorphologique (reméandrage, restauration de ripisylve), de restauration de la continuité écologique (suppression de seuils, effacement d’étangs, etc.) ou encore d’entretien (retrait d’embâcles).

La mise en défens et la pose de clôture sur certains cours d'eau peut mener à leur embroussaillement, rendant ainsi les milieux défavorables à la présence du Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata).

C’est dans le cadre de ces travaux que la SHNA-OFAB offre une assistance aux différentes structures animatrices de contrats territoriaux ainsi qu’un accompagnement technique, en proposant son expertise faunistique sur les différents sites ciblés par des travaux. Cela permet la prise en compte des espèces animales à enjeu, qu’elles soient protégées, menacées, bio-indicatrices ou qu’elles aient une forte valeur patrimoniale. On peut notamment citer certaines espèces comme la Loutre d’Europe (Lutra lutra), le Campagnol amphibie (Arvicola sapidus), la Couleuvre vipérine (Natrix maura), le Sonneur à ventre jaune (Bombina variegata) ou encore certains insectes comme l’Agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale) et l’Agrion orné (Coenagrion mercuriale), deux espèces d’odonates pouvant être impactées par certains types de travaux.

Ce ruisseau récemment mis en défens abrite le Campagnol amphibie (Arvicola sapidus). Le maintien d’un milieu ouvert est nécessaire à sa présence.

En effet, même si ces travaux sont favorables à l’amélioration des grandes fonctions écologiques, ils peuvent parfois être contradictoires avec les exigences de certaines espèces aquatiques et semi-aquatiques, par l’action directe des travaux ou leur résultat. Par exemple, certains seuils ou barrages voués à être retirés peuvent abriter certaines espèces protégées comme la Couleuvre vipérine ou d’autres reptiles qui affectionnent les zones rupestres à proximité des cours d’eau.

Lors du démantèlement de ces ouvrages, les individus peuvent être exposés à des risques de destruction. La Mulette épaisse (Unio crassus), une moule d’eau douce protégée, peut quant à elle être impactée par le passage d'engins sur le lit des cours d'eau qui pourraient l’écraser. Dans d’autres cas, la modification des milieux induite par les travaux peut potentiellement s’avérer néfaste pour certaines espèces, comme c’est le cas pour les plantations de ripisylve en bord de cours d’eau. Les espèces comme l’Agrion de Mercure ou encore le Campagnol amphibie affectionnent les cours d’eau en milieux ouverts, l’ensoleillement permettant le développement d’une végétation aquatique et hygrophile qu’ils affectionnent. Il convient alors de conserver des portions de cours d’eau sans ripisylve permettant le maintien des espèces de milieux ouverts. L’ombre apportée par la ripisylve sera quant à elle favorable à l’Écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) ou la truite (Salmo trutta).

Pour éviter les risques de dérangements ou de destruction de ces espèces, il peut alors être envisagé d’adapter les travaux à leur présence. On peut, par exemple, modifier la période des travaux pour agir lorsque l’espèce est la moins sensible, effectuer des opérations de sauvetage ou encore modifier les travaux de manière à éviter tout impact négatif sur les espèces présentes.

La SHNA-OFAB procède alors à des diagnostics pré-travaux pour identifier les enjeux des différents sites et ensuite apporter des préconisations pour permettre une prise en compte des potentielles espèces à enjeu dans les travaux. Cela permet de concilier la restauration et l’entretien de ces habitats avec la préservation de la biodiversité qui leur est associée.

La SHNA-OFAB réalise également un travail d’orientation des travaux, en prospectant certains territoires pour mieux cerner la répartition de quelques espèces à enjeu et ainsi définir des zones prioritaires pour la mise en place de certains travaux. Par exemple, en identifiant les secteurs de recolonisation de la Loutre d’Europe, espèce qui peut fortement bénéficier des travaux de protections des berges de cours d’eau et de plantation de ripisylve ou en identifiant les réseaux de mares à Triton crêté (Triturus cristatus) pour ensuite hiérarchiser les mares à restaurer en priorité. Ainsi, c’est plus de 300 mares ont été créées ou restaurées dans le cadre du CTEC Cure-Yonne mais aussi des actions menées sur les CT Arroux et CT Aron sur le bassin de la Loire.

Les restaurations de mares profitent au Triton crêté (Triturus cristatus), ici un mâle.

L’assistance de la SHNA-OFAB sur les différents CTEC du bassin de la Seine, ne pourrait pas de se faire sans les financements de l’Agence de l’Eau Seine-Normandie ainsi que de la Région Bourgogne-France-Comté.