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Octobre 2020

Ce que les papillons de nuit nous disent sur la qualité des milieux

Dans la continuité des échantillonnages réalisés en 2018 et 2019, la SHNA-OFAB poursuit l’inventaire des hétérocères sur la Réserve naturelle des tourbières du Morvan.

La Grande Naïade (Geometra papilionaria) © Q. BARBOTTE

Savez-vous que les hétérocères, ou « papillons de nuit » au sens courant, sont un puit d’information sur la qualité des milieux ? En effet, certaines espèces ont des exigences écologiques particulières, notamment en termes d’habitats, et sont indicatrices de milieux riches et diversifiés.

Dans ce sens, la SHNA-OFAB mène actuellement une étude visant à inventorier les lépidoptères nocturnes sur la Réserve naturelle des tourbières du Morvan, gérée par le Parc naturel régional du Morvan. Couvrant la durée du plan de gestion, soit 5 ans, l’étude a pour finalité d’évaluer la patrimonialité des espèces et l’originalité des communautés de papillons, afin de proposer des préconisations de gestion des habitats remarquables.

Au cours de cette étude, les différents milieux (prairie paratourbeuse, tourbière haute, bord d’étang, forêt tourbeuse) sont échantillonnés à l’aide d’un dispositif attractif lumineux émettant dans l’ultraviolet (un rayonnement utilisé par les papillons nocturnes pour se déplacer). Les papillons attirés par la lumière peuvent alors être identifiés par les entomologistes.

Le dispositif attractif lumineux © Q. BARBOTTE

Cette année, une première chasse de nuit a été réalisée fin juillet sur une prairie paratourbeuse et a permis de recenser un peu plus de 70 espèces. En août, 40 espèces différentes ont été identifiées sur un autre milieu : une tourbière haute. Enfin, en septembre, 10 espèces ont été inventoriées sur le bord d’un étang. Si beaucoup d’espèces sont ubiquistes ou liées à des arbres et arbustes communs, quelques espèces montrent un intérêt car elles sont liées aux landes acides, comme laNoctuelle porphyre (Lycophotia porphyrea). En parallèle les espèces diurnes, notamment de micro lépidoptères, sont notées dans le cadre des autres suivis réalisés sur la réserve. Ces espèces sont souvent intimement liées à des habitats particuliers.

La période enregistrant la plus grande activité reste les mois d’été (juin, juillet et août). Néanmoins, les papillons de nuit adultes de certaines espèces peuvent apparaître au printemps à l’automne, voire même en hiver. C’est pourquoi des inventaires seront également prévus hors saison. Affaire à suivre, donc!