Juillet 2022
Le 12 juillet, le Groupe Invertébrés Bourgogne s’est retrouvé pour rechercher une espèce mythique et protégée : la Rosalie des Alpes (Rosalia alpina). Une observation d’un individu en 2021 dans un bâtiment de la commune nous laisse à penser qu’une population est peut-être présente dans les environs, le bois de chauffage du gîte ayant été prélevé dans un rayon de 10 km. L’espèce n’étant jusque là pas connue du Morvan, cette découverte est d’autant plus importante à confirmer afin de pouvoir agir concrètement pour la prise en compte, et donc, la protection de l’espèce. Ce sont 5 observateurs motivés qui ont arpenté la ripisylve en scrutant tous les arbres morts mais pas seulement.
Malgré nos espoirs, aucun individu du beau longicorne bleu n’a été observé, mais cela ne veux pas dire que l’espèce n’est pas présente puisque le bois a été potentiellement récolté dans un rayon d’action bien plus vaste autour du bâtiment que notre simple zone de prospection. Une quarantaine d’espèces, principalement des invertébrés, ont toutefois été inventoriés au cours de cette recherche et notre groupe de passionnés a pu croiser un autre gros longicorne, même si il est plus commun : Morimus asper (le Lamie bûcheron). Cette espèce encore bien présente dans le Morvan a la particularité d’être aptère : il ne peut pas voler. Cette caractéristique le rend sensible à la destruction de son habitat puisqu’il ne peut pas facilement recoloniser de nouveaux milieux.
Parmi les découvertes, une espèce qui n’avait pas encore été renseignée dans notre base de données et dont les dernières observations en Bourgogne date de 1980, selon le site de l’Inventaire National du Patrimoine Naturel : Gnorimus variabilis. Ce cétoine (coléoptère de la famille des Scarabaeidae et de la sous-famille des Cetoniinae) est saproxylique. En effet sa larve se nourrit de bois mort. Cette espèce est classée comme quasi-menacée sur la liste rouge européenne et est considérée en France métropolitaine comme une espèce rare et sporadique, localisée et jamais abondante. L’adulte a été trouvée dans le terreau d’un arbre mort, sous une écorce. Au final, c’est une espèce peut-être moins colorée mais plus rare et tout aussi intéressante que nos prospections ont permis de débusquer !
Pour plus d’informations sur les activités du Groupe Invertébrés Bourgogne, n’hésitez pas à contacter Mathurin (mathurin.carnet@shna.fr).