Juillet 2021
En 2021, nous cherchons à mieux connaitre la répartition en Bourgogne de certains coléoptères patrimoniaux. L’occasion pour cette première année de se pencher sur une espèce inconfondable, protégée à l’échelle nationale et pourtant mal connue chez nous : la Rosalie des alpes (Rosalia alpina).
Les invertébrés, malgré leur richesse et leur déclin avéré, ne sont pas les animaux les mieux pris en compte dans le cadre réglementaire ou de la conservation. Ce constat est à nuancer pour certains groupes comme les papillons de jour, les libellules ou même les orthoptères qui bénéficient d’une bonne dynamique notamment en Bourgogne-Franche-Comté.
Pour les coléoptères, même si certains sont protégés à l’échelle nationale et que la connaissance globale sur ces derniers progresse, nous avons encore beaucoup de choses à découvrir sur ces insectes afin de mieux les connaitre et donc les protéger.
La Rosalie des alpes (Rosalia alpina) est un longicorne (Coléoptère de la famille des Cerambycidae) qui ne laisse pas indifférent. Sa détermination ne laisse guère place au doute avec son corps bleu taché de noirs et allant de 15 à 40 mm. On peut trouver cette espèce dans deux types d’habitats : en altitude, on la trouve plutôt dans les hêtraies alors qu’en plaine, on peut la rencontrer en ripisylve ou dans le bocage proche. La larve est présente dans le bois mort ou mourant où elle se développe pendant 2 ou 3 ans. Les adultes se rencontrent principalement pendant le mois de juillet.
Comme son cousin le Grand capricorne (Cerambyx cerdo), ce bel insecte est protégé sur l’ensemble du territoire. Sa connaissance sur sa répartition a bien progressé ces dernières années notamment grâce à une enquête participative nationale de l’Office pour les insectes et leur environnement.
Nous disposons de quelques observations en Bourgogne ou sur ses marges, mais la connaissance de cette espèce patrimoniale reste largement lacunaire chez nous. L’espèce est notamment mentionnée en Saône-et-Loire dans le Catalogue des Coléoptères du département sur les Cerambycidae de Roger VINCENT et de manière accidentelle en Côte-d’Or dans le catalogue des Cerambycidae d’Hervé BOUCHY.
Nous avons donc programmé une recherche spécifique sur la Rosalie des Alpes en juillet 2021. L’objectif étant de confirmer la présence du coléoptère dans l’ouest de la Saône-et-Loire mais aussi de le trouver sur notre rive bourguignonne de la Loire dans la Nièvre (l’espèce étant connue juste en face sur les rives côté Cher). Ces informations vont nous permettre de mieux cerner sa répartition et donc de mieux pouvoir la prendre en compte dans les différentes actions sur le territoire et sur des inventaires futurs.