Suivi des populations de petites chouettes de montagne

Les « petites chouettes de montagne  », qui désignent la Chouette de Tengmalm et la Chevêchette d’Europe, sont deux espèces boréales de milieux forestiers fortement boisés à climat froid. Elles habitent les forêts montagnardes françaises (Vosges, Jura, Alpes et Pyrénées), mais peuvent aussi fréquenter des secteurs de plateaux moins élevés (Côte d’Or, Ardennes pour la Tengmalm ; forêts de plaines en Allemagne et en Pologne pour la Chevêchette) .
Elles figurent toutes les deux à l'Annexe 1 de la Directive 79/409/CEE (obligation de mesures de conservation de l'habitat) et de l'Annexe 2 de la Convention de Berne (engagement à protéger le milieu de vie).
Un réseau national a été mis en place par la LPO et l’ONF en 2008 dans l’optique d’améliorer les connaissances sur ces deux espèces en France, permettant ainsi de mieux connaitre l’état de conservation ainsi que l’évolution de leurs populations. La mise en place de protocoles spécifiques de recherche de ces espèces et le partage des informations entre régions a certainement contribué aux récentes découvertes, notamment pour la Chevêchette.

La Tengmalm est une nicheuse sédentaire très rare en Bourgogne. Elle est en danger critique d'extinction sur la liste rouge régionale des oiseaux nicheurs. En effet, la population régionale qui avait été estimée au début du siècle entre 15 et 50 couples, ne compte plus aujourd'hui que quelques couples répartis entre la Côte d'Or (Arrière-côte dijonnaise et Montagne châtillonnaise) et le haut Morvan. La Chevêchette fait partie de la liste des espèces menacées en France en tant que nicheur vulnérable (IUCN, 2008).

Dans le Morvan, la Tengmalm a été découverte de manière fortuite en 1988 sur le haut Morvan, suite à quoi elle a fait l’objet d’un suivi plus soutenu dans les années 1990 par la pose de nichoirs, jusque dans les années 2000 où les contacts avec l’espèce se sont raréfiés avec l’arrêt de la fréquentation des nichoirs pour la reproduction.
Les prospections ont repris en 2011. L'espèce a été recontactée à plusieurs reprises les années suivantes et sa nidification a pu être prouvée à nouveau.

La Chevêchette a quant à elle été découverte beaucoup plus récemment en Bourgogne. Suite à la première observation fin 2012, elle a été à nouveau entendue au cours des années suivantes. Aucune preuve de nidification n'a cependant pu être apportée.

Des points d'écoute sont réalisés chaque année pour estimer de nombre de mâles chanteurs et ainsi le nombre de territoires occupés par chacune des espèces.

Etat d'avancement :
- plus de 500 points d'écoute réalisés depuis 2011
- Tengmalm : contactée pour la dernière fois en 2014 (3 mâles chanteurs). Nidification prouvée en 2012 dans un nichoir
- Chevêchette : contactée tous les ans depuis 2012 sauf en 2016 (maximum en 2014 avec 2 à 3 mâles chanteurs)