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Ce sympétrum dont le nom d’espèce évoque la coloration des larges taches safranées à la base des ailes a été observé seulement à deux reprises en Bourgogne, mais sans aucune preuve de reproduction.
Longueur du corps : 29-34 mm
Longueur des ailes postérieures : 32-37 mm
La présence d’une large tache jaune à la base des ailes (plus développée aux ailes postérieure) permet de repérer facilement le Sympétrum jaune d’or. Il pourrait de loin se confondre avec le Sympétrum de Fonscolombe, qui a également du jaune à la base des ailes, mais ce dernier possède des nervures rouges (mâle) ou jaune (femelle). En outre, chez le Sympétrum jaune d’or l’abdomen présente latéralement une large ligne noire continue, chez les deux sexes. Cet abdomen est d’un rouge soutenu pour le mâle et de couleur ocre pour la femelle. Les pattes sont noires rayées de jaune, caractère commun à plusieurs autres espèces du genre.
L’espèce fréquente les secteurs d’eaux marécageuses peu profondes, s’asséchant temporairement au cours de l’été, telles que les mares temporaires, les prairies inondées une partie de l’année ou tout autre milieu à faible niveau d’eau fluctuant. De plus, elle fréquente habituellement les tourbières, de préférence dans les massifs montagneux où elle peut être abondante. En Bourgogne, elle a été observée dans une zone paratourbeuse.
Une végétation immergée assez dense est nécessaire à la vie des larves.
Le mâle pourchasse vivement les femelles sur les sites de reproduction. Après la fécondation, qui a lieu au cours de la formation du « cœur copulatoire », la femelle, généralement en tandem avec le mâle, libère ses œufs à quelques décimètres de la surface de l’eau non loin des bords, ou au sol parmi la végétation, sur les rives vaseuses récemment exondées (l’éclosion sera alors différée au moins jusqu’à la remontée de l’eau).
Ainsi en montagne, l’éclosion des œufs n’a lieu qu’au printemps suivant (diapause), alors qu’en plaine elle se fait en 5 à 10 semaines.
Le développement larvaire qui compte 8 à 11 stades, selon la température de l’eau et le potentiel de nourriture, dure de 6 à 8 semaines ou près d’un an s’il n’y a pas eu de diapause.
Les émergences s’étalent sur six semaines en moyenne, durant juillet et août, voire jusqu’à mi-septembre. La période de maturation peut durer 2 ou 3 semaines, dans les prairies proches des sites de reproduction.
La larve chasse à l’affût dans les herbiers où elle se cache. Selon le stade de développement, elle capture des micro-invertébrés, du zooplancton aux jeunes larves d’autres insectes aquatiques (diptères, éphémères,…).
Les imagos (adultes) chassent généralement à l’affut, posés sur un support d’où ils guettent les insectes volants qui passent à proximité : des diptères principalement (moucherons, moustiques), mais aussi des hyménoptères et des lépidoptères ; ils les capturent en vol et se reposent souvent sur le même support pour les consommer.
Comme pour beaucoup d’espèces d’odonate, le Sympétrum jaune d’or est menacé par la régression des zones humides. La préservation des prairies tourbeuses est primordiale pour sa survie en France. La disparition naturelle des milieux temporaires qu’elle affectionne constitue un risque supplémentaire de régression des populations. Des fluctuations interannuelles des populations sont connues et des mouvements migratoires importants concernent les effectifs des pays les plus nordiques.
L’espèce est considérée « vulnérable » à l’échelle européenne et en régression dans plusieurs pays. En France, elle ne semble maintenir des populations un peu conséquentes qu’en zone de montagne, en plaine ses populations sont très sporadiques.
En Bourgogne, elle a été inscrite sur la récente Liste Rouge régionale et figure dans le Plan Régional d’Action en faveur des Odonates, dans la catégorie non prioritaire (en l’absence de preuves de reproduction).
Comme pour les autres espèces d’odonates, les œufs et les larves servent de nourriture à divers poissons et amphibiens.
Le moment des émergences est toujours une étape délicate dans la vie de ces insectes, de nombreux individus se prennent dans les toiles d’araignées diverses. Quelques espèces d’oiseaux sont potentiellement prédatrices de l’espèce, du Faucon hobereau à l’Aigrette garzette.
En France, cette espèce est cantonnée principalement aux massifs montagneux et à l’extrême nord du pays. Sa présence est sporadique dans les autres régions.
En Bourgogne seulement deux données sont enregistrées dans la « Bourgogne Base Fauna » en date du 31/12/2014, uniquement dans la Nièvre. Il s’agit probablement d’individus erratiques, telle cette observation durant la première décade de septembre 2011 dans la région de Montsauche-les-Settons. D’autres prospections seraient à mener sur l’ensemble des sites potentiels du Morvan pour espérer prouver une possible autochtonie de l’espèce.
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